3 déc. 2010

André Charlier / Benoît Sourisse - Imaginarium



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  • Jazzman dec 10 - CHOC :  Au-delà du fait qu'ils sont excellents musi­ciens, Charlier et Sourisse savent réussir leurs disques, et celui-ci peut-être mieux encore que les précédents. Sans doute la fidélité n'y est-elle pas étrangère tant elle permet de pousser plus loin les affinités, de parfaire la complicité et d'approfondir les projets musicaux. Fidélité entre eux au point d'avoir lié leurs carrières pour donner nais­sance à un leadership bicéphale qui fonc­tionne à merveille.
     Fidélité, aussi, à des musiciens qui sont à leurs côtés depuis des années (Jean-Michel Charbonnel, Pierre Perchaud, Stéphane Guillaume). Fidélité, enfin, à une idée selon laquelle les "invités" doivent âtre choi­sis uniquement sur leur valeur musicale et leur capacité à s'intégrer au projet en cours. Ce fut le cas avec Jerry Bergonzi, Kenny Garrett, Kurt Rosenwinkel ou Might Mo Rodgers et ça l'est encore aujourd'hui avec le fantastique trompettiste qu'est Alex Sipiagin. Avec une telle concep­tion, il y a du liant, du groove et de l'âme dans cette musique d'au­jourd'hui qui sent bon ses racines. Sur des compositions toutes réussies, les solistes peuvent donner libre cours à leur inspiration : Sipiagin en bopper fou ou en grand lyrique, Pierre Perchaud en poète de la guitare ou Benoît Sourisse qui aime faire chanter tant l'orgue que le piano. Revendiquant un héritage composite (Afrique, blues, soul, jazz), Charlier et Sourisse nous montrent de la plus belle des manières que cette bigarrure est l'une des mères nourricières du jazz actuel. Un imagina­riviii groovy, sensible et poétique. PHILIPPEVINCENT